La Bible contient de nombreux
enseignements sur la relation entre le chrétien et la politique.
D'ailleurs, je trouve inapproprié de parler des « chrétiens et de la
politique », pour évoquer ce sujet en tenant compte de l'ensemble de la
Bible. Car dans l'Ancien Testament, il n'y a pas de chrétien mais
simplement des serviteurs de l'Eternel. Et c'est grâce à la relation de
ces hommes avec Dieu que nous avons aujourd'hui des éléments
scripturaires qui nous permettent de débattre de ce sujet et que des
chrétiens pouvons ou non s'engager dans la politique.
Examinons ensemble les Ecritures pour traiter de ce sujet.
La politique est définie comme l'art de
gouverner la cité. Or dès la création, Adam, introduit dans le monde par
l'Eternel reçoit l'autorité de gouverner la terre (Gen. 1.26-30) et des
recommandations importantes pour que sa mission connaisse le succès
(Gen. 2.15-17). De mon point de vue, on est déjà en plein dans la
politique. L'échec de l'homme dans le jardin d'Eden conduisit le
Seigneur à adopter un programme qui lui permit de préparer la venue de
Jésus, la postérité de la femme (Gen. 3.15), le Messie, qui nous sauve
de ce que le serpent avait fait.
De nombreux textes bibliques nous disent
clairement qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre le fait de faire de
la politique et de marcher avec Dieu. Le premier exemple que je vais
citer est celui de Joseph. Je le trouve très éloquent pour argumenter
dans ce sens (Gen.41.37-57). On est en présence de quelqu'un qui n'est
pas Egyptien et qui atteint un niveau d'autorité semblable à celle d'un
premier ministre (Gen.41.40-41) dans un pays qui n'est pas le sien, un
pays où l'idolâtrie est la règle. Or, Joseph, serviteur de l'Eternel, au
milieu de tous ces idolâtres, va pratiquer une politique d'inspiration
divine pour sauver l'Egypte en particulier, le monde de cette époque en
général, et surtout le peuple de Jacob, de la destruction. Imaginons un
seul instant que Joseph ait dit au roi d'Egypte que Dieu interdit à ses
serviteurs de faire de la politique, que serait devenu le peuple
d'Israël ? Car il ne faut pas oublier que Jacob et ses fils subissaient
également la famine. Ils n'avaient été épargnés, sous prétexte que
c'était un peuple béni (Gen.42.1 ; 43.1). Grâce à un homme politique
rempli de l'Esprit de Dieu, les plans de Dieu envers Jacob et ses
descendants se sont accomplis en Egypte pour préparer, plus tard, ce
peuple à entrer en Terre Promise.